4 initiatives déposées (début mai 2016)
Un débat de fond est lancé pour une transition de notre politique agricole
Le Conseil national a accepté l’initiative de l’Union suisse des paysans au début de l’année. Le Conseil des États doit encore se prononcer. En novembre 2015, les Verts déposaient la leur pour un marché équitable des biens alimentaires. En mars dernier, l’initiative pour des vaches à cornes faisait son entrée dans l’arène de la Chancellerie fédérale, puis c’est au tour du syndicat Uniterre de déposer son initiative sur la souveraineté alimentaire. Pour ces 3 derniers textes nous sommes dans l’attente d’une prise de position du Conseil fédéral.
Une 5ème initiative est en cours. Les Jeunes Verts récoltent des signatures pour stopper le mitage du territoire. Je vous invite à la signer. Le site www.stop-mitage.ch (site désactivé en 2020) vous donnera les informations nécessaires. Elle devra être déposée au plus tard à la fin octobre 2016.
Si l’initiative des Jeunes Verts aboutit, près de 600 000 citoyens et citoyennes se seront engagés dans un premier temps par leur signature pour une autre agriculture et une utilisation parcimonieuse du territoire. Ceci en l’espace de 2 ans. Il serait peu crédible de nier l’existence d’un malaise…
Il est autorisé d’interpréter cet engouement comme la volonté de voir évoluer notre politique agricole. A la relecture des textes, suite aux nombreux contacts établis lors de la récolte, face aux nombreuses activités engagées localement pour manger sainement et conserver ainsi une paysannerie de proximité, j’observe avec bonheur que le train du changement est sur les rails. Il sera difficile de l’arrêter. Ce mouvement est surtout perceptible dans les villes et les agglomérations où les jeunes sont présents et s’engagent.Côté paysan, l’agriculture biologique progresse. Pour fêter ses 20 ans, Bio Vaud est reçu à l’école d’agriculture de Grange Verney pour cet anniversaire. Chose impensable, il y a encore quelques années.
Face à l’impasse du modèle productiviste et l’inefficacité de nouveaux moyens mis-en-œuvre pour tenter de le remettre en selle, j’ai le sentiment que l’homme reconnaît enfin, progressivement, qu’il est impossible de vivre sans redonner une place centrale à la nature. Nous nous demandons comment nous avons pu être si destructeurs à son égard, alors qu’elle porte et entretient les éléments indispensables à notre vie.
Un proverbe japonais dit : « si votre outil est un marteau, tout ressemble à un clou ».
Demain, j’innove dans ma boîte à outils.
Fernand Cuche, 2523 Lignières, début mai 2016